Entretien avec Pauline Petit – Vie de photographe de Portraits

ENTRETIEN AVEC PAULINE PETIT, APPRENDRE LA PHOTO DE PORTRAIT

Comment vivre du métier de photographe de portrait ?

Vous êtes photographe et vous aimez la photographie de portrait.

Lenvie d’en savoir plus sur le métier de photographe de portrait vous a amené sur cette article.

Peut-être que vous vous êtes dit que vous alliez voir ce que font vos concurrents dans le domaine.

Alors vous avez tapé sur un moteur de recherche « photographe de portrait »

Et vous avez commencé à scroller. Et bien sûr, vous n’avez rien appris de particulier.

Je vous conseille déjà, si ce n’est déjà fait, d’aller lire l’article Se lancer dans le metier de photographe, 15 erreurs à éviter.

Et en plus, aujourd’hui, je vous propose 2 découvertes.

La première découverte, c’est une rencontre avec Pauline Petit de Apprendre la photo de Portrait.

La deuxième découverte, vous la ferez en fin d’article.

Dans cet entretien, Pauline Petit va vous raconter des histoires :

des histoires de vie, de sa vie d’entrepreneuse, de photographe professionnelle de portraits, intriquée avec sa vie personnelle.

De plus, elle va vous raconter comment elle a décidé de réorienter son entreprise vers le portrait artistique et la formation photo.

Elle va vous parler de rencontres, de hasards, de travail, de persévérance.

Le travail de Pauline Petit; photographe de portrait.

Elle le dit elle-même, son travail à fait le tour du monde.

Elle a été publié récemment dans un magazine américain et un autre chinois !

Pauline Petit, Série le Portrait Graphique – Acte III, 2019

Retranscription de l’entretien / interview de Pauline Petit, Apprendre la photo de portrait

[Pauline Petit, photographe de portraits]

Je suis une personne, assez, on va dire connectée à l’univers.

Je crois beaucoup à ce qu’on appelle la loi de l’attraction.

J’ai l’impression que quand je souhaite quelque chose, j’y réfléchis beaucoup, je déploie des actions, et souvent, il y a des réponses.

Il y a des choses qui se passe.

C’est très flou ce que je raconte, mais il y a des gens qui vont se reconnaître là-dedans.

[Monsieur Photographe, Vivre de la photo, vivre l’expérience photo]

Oui, c’est une certaine manière de voir la vie et puis bah ça t’aide, à avancer.

[Pauline Petit]

Oui, j’ai une petite anecdote, c’en est une parmi tant d’autres, qui représente bien ce qui se passe un petit peu autour de moi.

C’est quand j’ai commencé mes photos d’art en janvier 2019.

C’était une de mes premières séances, exactement la deuxième séance que j’ai réalisé.

J’ai demandé à mon grand-père de poser pour moi pour essayer de faire un portrait à la façon du photographe Lee Jeffries.

Parce que c’est un photographe que j’adore, j’adore son style, j’adore vraiment beaucoup.

Malheureusement le soir de ce shooting là, mon grand-père est parti à l’hôpital et n’est jamais rentré.

Portrait vielle homme par le photographe Lee Jeffries.

Quatre mois après, j’ai été contacté pour participer à mon tout premier festival photo.

La première personne qui a repéré mon travail et qui a donné naissance à tout ce qui s’est passé m’a invité.

C’était le Vincennes Images Festival et il m’a dit dans son message « voilà, l’invité d’honneur, c’est Lee Jeffries« .

Et là, je me suis dit qu’il y avait une connexion, il s’était passé quelque chose et que ça avait du sens, tout simplement.

[Monsieur Photographe]

Quel est ton parcours avant de devenir photographe de portrait ?

[Pauline Petit]

Déjà, je ne voulais pas être photographe, je voulais être artiste, peintre, créer des choses.

Et puis après mon baccalauréat scientifique, j’ai souhaité rentrer dans une école d’art pour suivre ce cursus-là et j’ai raté le concours.

On sait très bien que tout ce qui est domaine artistique, c’est hyper concurrentiel.

Donc, à l’époque, comme j’étais dans un lycée agricole, je suis partie faire un BTS agricole dans l’environnement et j’ai obtenu mon BTS.

Donc, officiellement, je suis technicienne en gestion des espaces naturels pour travailler dans les parcs dans les réserves.

Et suite à ça bien pour résumer très brièvement, j’ai travaillé comme hôtesse d’accueil d’un office de tourisme, j’ai été guide randonnée, j’ai été formatrice en présentiel dans une maison familiale rurale, j’enseignais la communication et la technique en recherche d’emploi.

J’ai été chargée de com aussi, pigiste, correspondante de presse locale et j’ai même fait un petit peu de soirées couscous et des soirées paella.

Et ensuite, j’ai été à mon compte ou j’ai écrit et illustré des livres pour enfants avant d’être totalement dans la photographie.

[Monsieur Photographe]

Tu as une riche expérience, tu as fait beaucoup de choses.

Comment es-tu arrivé à faire de la photo, devenir professionnel, à vivre comme photographe de portrait, et comment cette expérience-là t’a servi ?

[Pauline Petit]

La photo était un médium qui me permettrait de m’exprimer plus facilement qu’en peinture.

Parce que bon, être artiste peintre, c’est quelque chose d’assez particulier.

Il faut quand meme être vachement bon, savoir dessiner. Il faut avoir vraiment un talent particulier.

Alors, je ne dis pas qu’il ne faut pas de talent pour être dans la photographie, mais en soi le support photographique est pour moi, par rapport à ce que je sais faire, un médium sur lequel j’arrive à m’exprimer facilement et sur lequel j’ai l’impression que les modes d’expression sont infinis.

Donc je me suis intéressé à la photographie pour ça.

Et puis ce qui m’a donné envie d’aller plus loin, c’est quand je travaillais dans le tourisme, je m’occupais de recevoir les différents artistes qui exposaient chaque mois dans l’office de tourisme, et je me suis dit tout simplement « pourquoi pas moi ? ».

J’ai monté ma première expo et c’est comme ça que tout a commencé !

[Monsieur Photographe]

Alors, « la photo c’est pas facile mais c’est facile », qu’entends-tu par là ?

[Pauline Petit]

Disons que faire une photo, c’est quand même plus facile que de faire un tableau.

Mais ensuite quand on commence à s’intéresser à la photo, on se rend vite compte que ce n’est pas juste appuyer sur le déclencheur, que ce n’est même pas juste connaître techniquement son appareil.

C’est vraiment trouvé le message qu’on souhaite délivrer, c’est trouver un style, trouver un univers hyper personnel, et c’est là que ça se complique beaucoup.

Parce que des photos et des photographes, il y en a vraiment beaucoup, il existe déjà énormément de photos énormément de styles.Et trouver sa place dans tout ça, cela reste quand même quelque chose d’assez compliqué.

[Monsieur Photographe]

Et bah oui, c’est vrai alors, toi du coup, comment as-tu trouvé ta place ?Comment en es-tu arrivée là ?

Photographe de portrait, faire des shootings comme portraitiste, comment on en arrive là ?

[Pauline Petit]

Oui, ça, c’est une question à laquelle je ne sais toujours pas répondre.

Je suis mon instinct.

J’étais photographe sociale, photographe de mariage et pendant des années, j’ai travaillé pour les autres.

Un jour je me suis dit « tiens je ferais bien des shootings pour moi « .

À partir de là je me suis posé la question de ce que j’avais envie de dire.

Qu’est-ce que j’avais envie de faire. Je me suis pas trop trop pris la tête et j’ai tout simplement fait les shootings que j’avais notés sur un petit carnet d’année en année et les choses que j’avais en tête à ce moment-là.

Et en fait il ya une certaine cohérence et un certain univers qui est ressorti de façon assez instinctive.

Je pense que c’est quelque chose qui était déjà en train de travailler à l’intérieur de moi depuis déjà pas mal de temps.

[Monsieur Photographe]

Tu disais que tu faisais des mariages, alors tu ne l’as pas dit à la caméra, mais tout à l’heure, tu m’as dit que tu en avais fait plus de 120.

Les mariages, c’est concret et car on sait comment on gagne sa vie.

Comment tu fais maintenant, comment tu gagnes ta vie ?

Parce que tu disais que tu avais fait beaucoup de photos sociales et je sais que tu n’en fais plus.

Alors, comment ça se passe actuellement ?

Qu’est-ce qu’apprendre la photographie de portrait ?

[Pauline Petit]

L’un des avantages d’être à son compte, c’est de pouvoir orienter son activité, de décider de ce que l’on fait concrètement de son entreprise.

Et c’est vrai que je sentais une certaine lassitude à réaliser et des mariages.

Je me sentais plus forcément fait pour ça et je n’arrivais plus à me projeter en tant que photographe sociale sur le long terme.

Alors, à partir de 2016/2017 j’ai choisi de réorienter mon entreprise dans la formation à la photographie pour enseigner tout simplement ma passion à des gens qui avaient la même fibre.

C’est à ce moment-là, j’ai créé le blog et la chaîne Youtube qui s’appelle apprendre la photo de portrait.

Voilà, je me suis spécialisé sur le portrait, puisque c’est quelque chose que j’affectionne tout particulièrement de par mon expérience de photographe sociale, mais aussi par rapport à mes affinités.

Et aussi parce que j’aime tout simplement échanger, partager avec les gens, grâce à ce blog, à cette communauté, j’ai trouvé mes premiers clients.

Je forme actuellement une centaine de personnes à la photographie et je les accompagne jusqu’au métier de photographe, jusqu’à la professionnalisation.

[Monsieur Photographe]

Est-ce que tu as eu des moments compliqués, des moments de doute, voire des moments où tu as failli tout balancer de tout arrêter.

Où tu as eu l’envie de reprendre complètement autre chose dans le monde salarial.

Être photographe, c’est être entrepreneur, c’est compliqué ?

[Pauline Petit]

J’ai connu le harcèlement moral.

J’ai connu des conditions de travail pas forcément super.

Et le fait d’être à mon compte, je sais que c’est quelque chose qui est totalement fait pour moi donc à partir de ce moment-là, j’accepte les inconvénients engendrés par cette situation.

Pour moi il y a toujours des solutions à n’importe quel problème, donc, s’il y a quelque chose qui ne marche pas c’est parce que j’ai fait quelque chose d’une mauvaise façon, et il y a forcément une autre façon de faire pour arriver au un meilleur résultat.

Pour moi l’entrepreneuriat c’est réussir, échouer, valider ce qu’on a réussi et améliorer ce qu’on a échoué.

Donc, à partir du moment où on est investi, j’estime qu’il n’y a pas forcément de raison que ça ne marche pas.

[Monsieur Photographe]

Aller de l’avant, quoi qu’il arrive et ne jamais abandonner quoi.

[Pauline Petit]

Ouais, c’est les gens qui pensent comme ça qu’on retrouve dix ans après, ils sont toujours à leur compte.

[Monsieur Photographe]

Dans tout ce que tu nous racontes depuis le début, c’est que tu parles beaucoup de la vie donc on parle de l’entreprise, de la photographie, et en même temps de la vie.

Donc, tout est un peu mélangé, et puis tu parles de la vie, tu parles de hasard, tu parles de rencontres.

Et en même temps à côté de ça, tu parles de travailler dur, de ne jamais abandonner, et puis tout sourit, quoi.

La vie, la vie d’une entreprise, être entrepreneuse photo, travailler beaucoup ?

[Pauline Petit]

Mon premier festival photo, j’étais debout toute la journée, a marché toute la journée.

Arrive, en fin de journée, les discours officiels, et tous les gens réunis dans la salle à écouter Monsieur le Maire, le président du festival photo, les invités d’honneur, tout ça, et petite Pauline qui a extrêmement mal aux pieds d’être resté debout toute la journée et qui a tellement mal au pied qu’à un moment elle décide de sortir de la salle.

Je ne sais pas pourquoi je parle de moi à « elle ».

Donc, je décide de sortir de la salle.

Tout le monde me regarde en se disant « mais pourquoi elle sort de la salle, ce n’est pas poli, c’est le moment où les officiels sont en train de parler tout le monde  » et me regarde avec de grands yeux .

Et là, je vais m’asseoir.

Parce que j’en peux vraiment plus !

Il y a une personne qui s’assoit à côté de moi avec une caméra et qui me dit « oh, j’ai mal aux pieds ».

J’ai dit « m’en parlez pas mon cher monsieur, moi, j’en peux plus non plus ». Et là, il me dit qu’il est le journaliste du magazine OpenEye et ajoute :  » je crois que vous exposez ».

Et, c’est comme ça que j’ai fait la couverture de OpenEye.

Ce sont des hasards, des chances, je ne sais pas, on peut appeler ça comme on veut.

Ma vie est bourrée de petites choses comme ça et j’aime assez, je trouve ça assez rigolo.

C’est comme si j’avais une confiance dans ce qui se passe.

[Monsieur Photographe]

C’est entre autres ce que tu appelles les heureux hasards et le travail de l’entrepreneur quoi.

[Pauline Petit]

J’ai rencontré mon conjoint aussi grâce à la photo.

C’était un de mes clients.

J’ai eu une histoire d’amour compliquée et je pense qu’elle s’est terminée aussi parce que ça n’allait pas et parce que je commençais vraiment à me passionner pour la photo.

Et la photo a pris beaucoup de place dans ma vie. Je suis restée pas mal de temps toute seule jusqu’à ce qu’un de mes élèves s’intéresse à moi.

Ça fait presque six ans qu’on est ensemble et on vient de finir de restaurer notre maison ?

C’est lui qui m’aide au quotidien, qui me motive, qui me dit « vas-y ! Tu peux le faire ! ».

C’est un petit message pour dire que quand vous êtes entrepreneur, être soutenus, c’est vachement important que les proches valident votre projet et croient en vous !

[Monsieur Photographe]

Je voulais remercier chaleureusement Pauline, c’est vraiment une photographe qui est talentueuse et qui est vraiment très très généreuse.

Ici, vous avez eu un petit extrait de tout ce qu’on a échangé dans nos conversations.

J’ai voulu faire ressortir son discours sur la vie, la vie d’entrepreneur et la vie personnelle.

Par ce qu’on n’est pas des personnes distinctes, on n’est pas à la fois entrepreneur.euse d’un côté et une personne de l’autre.

On est les deux en même temps.

Image de par Guillaume

par Guillaume

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